Comment fait-on pour se soigner lorsqu’on est vegan, sachant que de nombreux composés d’origine animale se retrouvent dans les soins, les vitamines, les médicaments, etc. ? Si le marché vegan est un marché niche, il s’agit quand même d’un marché en extension : le médicament labellisé vegan est une tendance qui intéresse les entreprises pharmaceutiques.
Nous avons interviewé Kévin Bondiguel, pharmacien et directeur technique en charge du développement de l’entreprise Veggiepharm. Veggiepharm est une start-up créée en France en 2017, qui se consacre exclusivement à mettre sur le marché des médicaments labellisés sans produits d’origine animale.
Quels sont les ingrédients principaux qui ont dû être bannis de la formule ?
Dans les ingrédients les plus courants, on retrouve très largement le lactose dans les comprimés, ainsi que la gélatine, présente notamment dans toutes les formes de gélules. Le stéarate de magnésium, qui est à au moins 50% d’origine animale, rentre dans les composés de comprimés. Il est notamment utilisé pour ses propriétés de compression et c’est un produit issu du cartilage bovin.
Lactose, gélatine, stéarate de magnésium, … Est-ce qu’on peut facilement se passer de tous ces ingrédients ou est-ce qu’il y a des intrants qui sont vraiment impossible à remplacer ?
En règle générale, c’est tout à fait possible. Les plus grandes difficultés que l’on peut rencontrer, c’est si jamais la substance active, celle qui confère les propriétés au médicament, est d’origine animale, là c’est plus compliqué.
Mais en ce qui concerne les excipients, c’est-à-dire les autres composés qui rentrent dans la composition des médicaments, c’est bien souvent possible de concevoir des médicaments qui n’utilisent aucune substance animale. La gélatine peut être remplacée par des carraghénanes, issues des algues, ou d’autres substances. Le tapioca peut être aussi utilisé.
Dans les comprimés, on peut remplacer le stéarate de magnésium par l’hypromellose ou de l’amidon de maïs par exemple, qui sont des substances végétales. En général ce n’est donc pas vraiment un grand problème.
Propos recueillis par Pauline Seiterle pour RTS